Coopérer pour mieux apprendre
VÉCU SUR LE TERRAIN
Pour la contacter : vero.druot@gmail.com
La classe de Véronique
Dans sa classe de CM à l’école élémentaire de Pujaudran, dans le Gers, Véronique s’inspire de la pédagogie institutionnelle pour développer l’entraide, la coopération, le respect, la bienveillance et l'écoute entre les élèves.
La pédagogie institutionnelle est un courant pédagogique développé dans les années 1950 pour répondre aux besoins d’enseignant·es face à des classes surchargées ; problématique toujours d’actualité… La coopération entre élèves est au centre de cette approche, créant un climat de classe et un cadre de travail propices à la mise en œuvre d’un enseignement qui prend en compte les besoins de tous les élèves, dans leur diversité.
Pour cela, Véronique a développe tout un tas de ressources, qu’elle diffuse à travers l’association PIDAPI (Parcours Individualisé et Différencié des Apprentissages en Pédagogie Institutionnelle) : plans de travail, des activités en autonomie et des ceintures de compétences.
Un exemple concret : Le conseil de coopération
Le conseil est une institution de la classe où les élèves et l’enseignant se réunissent chaque semaine pour :
réguler la vie collective (règles, conflits, responsabilités),
prendre des décisions sur la vie de la classe (projets, activités),
exprimer des ressentis (satisfaction, difficultés, besoins),
Une fois par semaine, le vendredi, Véronique et les élèves de sa classe se réunissent en cercle, afin que tous puissent se voir.
On désigne un.e président.e, un.e secrétaire, un.e maître.sse du temps, un.e distributeur.ice de bâtons qui les donne à chaque élève qui intervient. Cela permet de voir qui a le plus parlé, et ainsi de réguler la parole en la donnant à ceux qui ont le moins participé .
Les règles sont rappelées en début de séance : on demande la parole, on ne se moque pas, on écoute celui qui parle.
L’ordre du jour est défini à l’avance : les élèves ont inscrit tout au long de la semaine les points à aborder. Les priorités sont définies et chaque point dispose d’un temps défini pour être traité. Quand un élève inscrit un point à l’ordre du jour, il doit préparer son intervention.
En cas de problèmes entre élèves, on utilise les messages clairs pour communiquer. Cette technique verbale et non-violente s’appuie sur une triple formulation :
- l’énoncé des faits qui permet de situer et clarifier le moment du différend ;
- l’expression des émotions et des sentiments qui ont été induits par la situation ;
- une demande de feed-back (retour, réparation…).
Le conseil est un moyen de responsabiliser les enfants. Cette pratique contribue à installer dans le groupe un véritable climat de respect, de démocratie et de coopération. Un des effets à long terme est la réduction de la violence physique et verbale.
Véronique Druot est professeure des écoles et membre contributrice de l’association PIDAPI

